#10 AUSTRALIE, BRISBANE, SEPTEMBRE 2018, LE TOUR DU MONDE DE BLACK LION
Black lion en Australie, 9 septembre, les cargos sont de plus en plus présents. Brisbane est en approche, nous y serons ce soir. Nous visons Rivergate Marina par le chenal. Quels contrastes énormes avec nos ilots de sable ; cela nous rappelle notre arrivée à Cebu aux Philippines ! Des avions, des usines, du bruit, de la pollution.
AU PAYS DES KANGOUROUS - AUSTRALIE
« Au premier voyage on découvre, au second on s’enrichit. »
Entre notre premier voyage et le début de celui-ci, nous constatons la chose étonnante suivante : depuis des régions « amas nautique », c’est-à-dire des régions où pour raisons x ou y les bateaux décident de rester à long termes ; comme par exemple la Thaïlande, les Antilles ou la Nouvelle Calédonie ; un phénomène inévitable se produit, la médisance sur les contrées voisines de plus d’une nuit de mer. Je m’explique, lors de nos escales prolongées dans ces bases maritimes, lorsque l’on vient à parler des pays à proximités, un flux d’informations négatives vient souvent influencer d’éventuelles odyssées dans ces lieux proches. Je me suis souvent questionnée sur ce sujet et explique ces décris gratuits par les rumeurs. Certes les rumeurs peuvent être fondées sur une histoire vraie mais les ouï-dire ont vite fait d’ornementer d’affabulations la réalité. Prenons par exemple depuis la Thaïlande, les Chagos à un peu plus de 1800 milles nautiques ; à l’époque où nous y étions, si nous avions écouté les rapports des plaisanciers, séjourner dans cet atoll n’était plus possible dut à une règlementation devenue trop drastique. Impossible n’étant pas dans notre vocabulaire nous avons engagé les procédures pour pouvoir nous y rendre. Nous avons attendu trois mois mais notre persévérance a eu gain de notre autorisation. Aux Antilles, bien forgées dans la masse sont les idées reçues sur le Venezuela ! Tous ceux qui nous en parlé n’y avaient jamais mis les pieds mais le copain de leur copain le savait bien, ce pays était trop dangereux ! Les calomnies étaient telles que nous avons bien failli renoncer à cette étape fascinante. Et vient l’Australie aux regards des marins de Nouvelle Calédonie. Les assertions sur l’arrivée en bateau dans cette île continent déroutent à un tel point qu’une clearence de sortie avec comme destination Brisbane semble nous envoyer directement dans la gueule d’un loup impitoyable. Au risque de nous voir refouler du pays, nous avons osé franchir les eaux frontalières. L’avantage quand on a en tête tous un tas de ragots diffamatoires, c’est que dans leurs cas contraires, une surprise agréable nous attend. Ce qui fut le cas ce dimanche 9 septembre. Disposés à recevoir les autorités, nous avions tout de même bien préparer notre coup ! Cuve à eaux noires « indispensable », antifouling neuf obligatoire, produits frais en petite quantité puisque confisqués à l’arrivée. De ces exigences, il en ressort que nous avons dépensé 600 euros pour rien dans notre bac à caca, que nous au-rions très bien pu faire notre carénage ici et que la quarantaine comme nous, aime le saucisson et si celui-ci ne sort pas du bateau, tout va pour le mieux du monde ! Ce que l’on ne peut nier, c’est la droiture et la rigueur avec lesquelles sont faites les formalités par des agents pointilleux et professionnels ; mais au moins quand on perd une matinée à faire des paperasses, on sait pourquoi car dans la plupart des pays, nous avons vraiment l’impression de perdre notre temps et les contrôles « minutieux » de l’immigration ressemblent plus à un grand folklore corrompu ; nous en sommes même venus à penser quelques fois, que la présentation de notre liste de course ferait exactement le même effet que nos actes de navigation. Nous avons toutefois été troublé par le dossier relativement complet à notre sujet détenu par les Border Force, liasse de papiers incluant une photo de Blacklion au mouillage de la baie de l’Orphelinat ! Mis à part cela, nous avons été extrêmement bien accueillis au pays des kangourous !
