#99 Îlot « La Mère » saïmiri m [...]
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Owner: CATAMARAN BLACK LION

#99 Îlot « La Mère » saïmiri mon ami, Black lion en Guyane

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Location: Guyane française
Latitude: 3.93000000
Longitude: -53.13000000
Published: 13 Jul 2021

Au large du fleuve Mahury, entre mangrove et mer, l’ilet la mère, dite l’île aux singes nous passionnes… Aujourd’hui, avec la situation sanitaire liée à la Covid, les touristes ont déserté ! Seuls des pêcheurs Brésiliens y font quelquefois escale pour démêler leurs filets, le reste du temps, l’île nous appartient !
Difficile de dater la première occupation de ce petit paradis mais d’après quelques polissoirs qui y ont été retrouvé, cela semble prouver que les premiers habitants furent les amérindiens. Des écrits plus précis témoignent qu’entre le dix-septième et dix-huitième siècle, la France organise des expéditions. Viennent alors s’installer à tour de rôle, les Jésuites et les lépreux de Cayenne. Plus tard, en 1852, c’est l’ouverture d’un des premiers bagnes de Guyane qui sera abandonné vingt ans plus tard après une épidé-mie de fièvre jaune. En 1923, l’île est louée par la femme d’un bagnard qui y met en place une ferme « modèle », pendant dix ans. Puis entre 1981 et 2001, l’Institut Pasteur installe une annexe et implante un élevage de Saimiris en vue de l’élaboration d’un traitement anti paludique. Et finalement, depuis 2005, le site est affecté au Conservatoire du littoral qui s’occupe de le préserver.
En s’approchant des immenses fromagers, on sent toute l’histoire s’en émaner. Les agoutis paressent autour des énormes racines, la faune foisonne et sous les feuilles mortes et les arbres effondrés, la vie renaît. Cette indispensable litière fait vivre des milliers d’invertébrés, qui par leurs actions combinées à celles des bactéries et des champignons entretiennent la décomposition de cet humus. Dans ce luxuriant sous-bois, l’agitation des petits singes écureuils comble à merveille notre curiosité. D’un bond, en voilà un sur l’épaule de mon capitaine, ça doit être l’éclaireur ! Les autres nous guettent de loin mais dès les premiers jappements de leur messager, la méfiance est rompue et toute une horde de petites pattes orangées nous saute dessus sans aucun complexe ! Nous nous plaisons à croire que nous devenons, de jour en jour, d’inséparables amis liés par la pulpe de mangue. Devant leur fri-mousse peluchée, nous sommes attendris comme des gamins et il nous faut nous trouver de bonnes excuses pour ne pas passer tout notre temps à leur éplucher leurs fruits préférés ! Alors nous trou-vons celle du mauvais temps pour rester à bord de notre Blacky, avançons sur quelques réparations à la McGyver et fignolons de couture notre aménagement.
Faut-il avoir de la chance ou simplement se dire que le hasard fait bien les chose en bateau ? Eh bien, quand une plaque de vase emporte ancre et navire juste dans le créneau où l’équipage est à bord pour agir, je suis tentée de dire que les deux réponses sont acceptables ! Parce que dans un cas comme celui-ci, vous pouvez avoir la plus sécurisante des pioches, le dérapage est inévitable ! C’est un phénomène bien caractéristique de Guyane. La vase par-court un long chemin, elle arrive du fleuve Amazone au Brésil, migre le long du plateau continental, forme des bancs et se dé-place sans arrêt sur le littoral en provoquant des changements ex-trêmes. Ces évolutions sont sujet d’observations et d’études car quasi uniques de part leur rapidité. Ce qui explique clairement l’avortement du diner entre amis que nous étions en train d’arroser gaiement !
Notre exploration ilienne se termine, nous laissons saïmiris et mygales pour poursuivre notre chemin …


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