Arrivée dans un nouveau pays en voilier. Clearance, découverte et aventure. PANAMA 🇵🇦 PORTOBELO
#196 Installez vous confortablement et laissez évader votre esprit. Loin, très loin, en remontant dans le temps…
Nous sommes en octobre 1502. La tempête fait rage. « Christophe Colomb gît sur sa couche, sous un abri improvisé à l’arrière du pont de la Capitana, malade, rongé de fièvre et minés par ses dernières mésaventures. C’est Fernando, son fils de quatorze ans qui consigne le livre de bord qui sert de témoignage aujourd’hui. La pluie torrentielle érige des murs d’inquiétude. Les guetteurs, allongés à la proue, ne peuvent distinguer, ni les autres caravelles, ni la terre, où l’on essaye vainement de se réfugier. Les cent quarante hommes de la flottille vivent depuis trois jours et trois nuits, l’enfer. Voiles déchirées, gréement miné par les vers, pas d’autre alternative que de rester en fuite dans le lit du vent, à sa merci, en invoquant la clémence de Dieu.
Soudain, un homme de sentinelle, les yeux brûlés par le sel, s’égosille, il croit apercevoir une lueur et entendre le tonnerre. Peut-être des vagues brisantes sur un récif ! On redoute le pire ! L’Amiral se fait porter à l’avant. Difficile, impossible même de modifier la route du destin, juste espérer ! Petit à petit, le jour se lève, on devine un bout de côte. Les éléments se taisent. Un récif sur bâbord vient d’être évité de justesse. Et c’est la délivrance, l’affranchissement de ce calvaire ! Une baie, un abri. Les quatre caravelles se retrouvent au mouillage. Au fond de l’anse, s’éveille un village d’indigènes, les Cuevas. Ce jour là, 2 novembre 1502 subjugué par la beauté de cette baie cernée de collines, d’où ruis-selle une végétation luxuriante, Christophe Colomb, jamais en panne d’imagination pour les noms de ses découvertes, fait noter à son fils : Belo Porto, suivit d’une petite note : la plus belle chose que vous ayez jamais vue. » Ainsi commence l’histoire de Portobelo.
Ce n’est qu’en 1585, 83 ans plus tard, que le roi d’Espagne, Philipe II, envoie des hommes pour améliorer la défense de ce qui s’appelait alors ‘les Indes’. Pour prévenir des attaques, on établit les deux premiers forts de Portobelo. Puis c’est une suite de constructions et de destructions. En tout, de 1600 à 1760 ce n’est pas moins de dix sites qui seront bâtis pour fortifier la ville. Portobelo acquière la réputation de « ville la plus riche des Indes. La foire annuelle devient d’une grande importance. Les navires arrivent pleins de fournitures, de denrées alimentaires, de poudre, d’armes, de mercure pour raffiner l’argent, et de soldats. Et les artisans, les marchands, viennent de Panama, du Pérou et de grande Colombie avec du cuir, du sucre, du tabac, du cacao … L’argent et l’or coulent à flot ! ». Corsaires et pirates se succèdent. Drake, Parker, Morgan, Coxen, La Sound. Les batailles suppléent les jours de foires et la ville, petit à petit, perd de sa notoriété et le monopole sur le commerce.
Le temps a fait son œuvre sur les pierres du fort San Jerônimo près du village, tout comme il laisse ses traces sur le fort Santiago. Les urubus veillent et en ce dimanche de mars 2023, plus de cinq siècles après cette terrible tempête, Black Lion, plein de quiétude, prend son repos. Vient l’heure d’officialiser notre présence en terre Panaméenne. Une aventure dans l’aventure ! Merci d’ailleurs à Google traduction, sans quoi nos échanges auraient pu s’avérer compliqués en espagnol. Première étape, bureau de l’immigration à Portobelo avec les copies de tous nos papiers, associé à un mail au bureau régional de Colon. Dans un second temps, nous nous sommes rendus à Linton bay marina, au port autoridad, toujours avec des copies, payer notre entrée de 20 dollars et y demander notre permis de croisière, obligatoire, 250 dollars. Enfin, de retour à Portobelo, l’immigration a finalisé notre clearance en tamponnant nos passeports.
Nous sommes dans l’ambiance de ce pays latino. Des airs de calypso et de salsa passent à fond dans le ‘diablo rojo’, le bus local. Ici, la mauvaise réputation de ces bus colorés n’est plus à faire, mais c’est le moyen de transport le plus populaire et le moins cher pour se rendre aux quatre coins de Panama. 1,20 dollars pour 48 kilomètres jusqu’à Colon, en une heure et demi et tout ça, en ayant la chance d’avoir une place assise ! Objectif : aller poster la vingtaine de sacs commandés par nos followers, que je viens de terminer. Ce qui était sans compter que la correos Panaméenne, ne fait plus les envois en Europe !
(la suite du récit vidéo # 197)
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