BAHAMAS !! On arrive ! Cap sur les eaux turquoises
#145, navigation entre la République Dominicaine et les Bahamas.
✍️25 février 2022, 6 heures 25, la pluie crépite sur le pont. Il fait encore nuit, la température ambiante ne doit pas dépasser les 20ºC, j’ai froid ! Le capitaine de l’Armada qui devait nous amener notre Despacho déjà hier soir, ne s’est pas présenté au petit jour, nous nous en doutions. Si l’obtention de ce papier peut être compréhensible de port en port le long de la côte, il faut bien reconnaitre, que n’étant pas éligible ailleurs, le posséder avant de quitter le pays, n’a pas vraiment de sens ! L’essentiel étant les tampons sur nos passeports délivrés par l’immigration et notre clearance officielle de sortie remise par les douanes, nous sommes en règle !
Nos amarres liées à notre bouée de corps mort pendant quinze jours, ont fini avec le flux et reflux par s’enchevêtrer l’une à l’autre. Au prix de l’odeur fétide sur nos mains, nous nous sommes dégagés. Black Lion avance doucement dans la passe. Les 169 milles qui séparent Luperon de Great Inagua, première île que nous allons toucher aux Bahamas, devraient se faire sans difficultés particulières. La seule contrainte va être, le vent sud-ouest des premières heures ! Il va nous obliger, durant sa transition, à allumer le moteur, ce qui va nous valoir une belle frayeur ! Une fumée blanche sort de l’échappement ! Même constat sur le deuxième propulseur, ce qui a pour effet de rassurer mon capitaine. Si les deux fument, l’explication est toute trouvée : avec la baisse effective des Celsius, le mélange d’eau et de gaz non brulé de nos engins, se condense et crée un nuage blanc.
13 heures 20, nous l’avons ! Le vent s’est enfin décidé à se caler dans la bonne direction à force constante. Toutes voiles dehors, Blacky s’amuse entre 5 et 6 nœuds avant de passer à 8, toile réduite, durant le débriefing du soir. Toujours avec autant de poésie, la luminosité baisse. Les panneaux solaires se mettent au repos pendant que notre hydrogénérateur, maintenant réparé, équilibre tous nos besoins électriques. Il nous reste 90 milles à faire ! Sous foc et un ris dans la grand-voile, nous pouvons espérer arriver avant 15 heures demain.
Des échos fantômes, des lumières étranges, des cargos immenses. Mon Tchoupi est épuisé ! Moi, je suis plutôt en forme, je n’ai rien vu de tout ça, cette nuit ! Les 20 derniers milles se font au portant, voiles en ciseau. 500 îles et îlots entourés d’une palette de bleu inimaginable nous attendent. Un hélicoptère nous survol. Posé sur une mer de cristal, Black Lion prend congé, nous sommes arrivés !
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