Navigation entre Tikehau et Tahiti.
#225 ✍️Mon capitaine a configuré notre pilote automatique en mode girouette. Avec la dominance du vent Est-Sud-Est, Black Lion avance plein portant. Durant notre Transpac, l’alarme « décalage vent » se mettant en permanence en route, nous pensions la fonctionnalité de notre appareil en-dommagée ! Ce n'était que des caprices d’El Nino !
Tikehau a la particularité d’être un atoll surélevé, son point le plus élevé est de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer. De ce fait, la passe y est plus calme, et notre arrivée s’y fait tout en douceur.
Si une distinction honorifique devait être instaurée pour souligner le respect envers la nature et la propreté des lieux, nous la remettrions sans aucun doute à la Polynésie ! Cette simplicité et cette évidence sont manifestes à chaque coin de rue. Les jardins sont entretenus avec dévouement, les rues sont régulièrement balayées, et les plages méticuleusement ratissées. Partout où le regard se porte, la nature est vivante : les plantes, les fleurs, les insectes, les oiseaux, et ces requins dans 20 centimètres d’eau qui se paradent à nos pieds ! Tout cela se déroule dans un décor de rêve avec en toile de fond, le magnifique camaïeu de couleurs lagon.
Notre dernière escale aux Tuamotu s’achève. Sous bonne allure, il est temps pour nous d’avancer vers l’île au nom mythique : Tahiti !
Il y a des jours où un évènement peut tout bouleverser ! Que les médisants se rassurent, nous ne cherchons ni à suscité la curiosité, ni à répéter un sauvetage. Si nous avions pu éviter cet incident, notre cœur en aurait été que plus léger.
Lui, il n’avait rien demandé ! Il pêchait pour se nourrir, tout simplement comme à son habitude, comme nous ! Enfin, pas tout à fait, lui n’a pas besoin d’un fil pourvu d’un hameçon ! Il voit de loin, file sur sa proie et plonge rapidement sous l’eau pour attraper son poisson. Malheureusement, cette fois, il a confondu son butin avec notre leurre !
En principe quand il y a des oiseaux, nous guettons, mais là, il était seul et nous ne l’avons pas vu venir ! Au plus vite, nous l’avons remonté à bord. Le pauvre était sous le choc ! Mutilé du piège qui ne lui était pas destiné. Lui extraire a été déchirant. Nous avons craint qu’il ne soit perdu, qu’il ne survive pas à cette peine infligée. Impuissants face à la situation, nous en sommes arrivés à questionner ChatGPT sur le comportement à adopter face à une telle situation ! Nous ne serons jamais si ce sont les indications de cette intelligence artificielle mises en pratique qui l’auront sauvé, mais une chose est certaine, le voir revenir à la vie nous a énormément émus.
10-11 nœuds de vent, pointes à 8 nœuds, 60 milles en 8 heures 30, que cette navigation est agréable ! De nuit, tout est différent, nous nous en remettons à notre bonne étoile …
Si je vous dis : « Tahiti », que vous vient il de suite en tête ? Vahinés, cocotiers, plages, lagon… mais y avez-vous pensé en bateau ? Sans vouloir briser le mythe, Tahiti en bateau ce n’est pas des plus idyllique ! Faut déjà s’y trouver une petite place. Marina surchargée, bouées occupées et mouillages interdits ! Dans ces conditions, les options sont plutôt réduites et la seule que nous ayons trouvé après trois essais infructueux c’est un ancrage non loin de l’intercontinental, à plus d’un mille du débarcadère d’annexe de Taina ! Et autant vous dire que nous n’avons pas fait les malins quant à une heure du matin, le 15 nœuds de nord annoncé s’est transformé en 40 nœuds de sud ! Mais où est donc notre plaisir, notre récompense ?
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