On lui avait pourtant dit de l’attacher !! Une erreur à ne pas commettre ! TOBAGO CAYS
#181
✍️ Cariacou aura été notre providence. Nous pouvons repartir serein. Avec la pétole annoncée pour les prochains jours, nos mo-teurs vont pouvoir faire leurs preuves et lorsqu’une petite brise reprendra le relais, monsieur spi nous fera avancer.
Les Cays rehaussent le turquoise qui s’étale en palette. Il faut les imaginer vierges de tout charter, sans personne, comme cela devait être le cas dans les années 80. Égoïstement, nous les voudrions encore délaissées, un peu comme durant la pandémie. Mais je ne vais pas me plaindre, d’autant que notre voisin le plus proche est notre fils !
Ne dit-on pas aux Antilles ? : « Annexe à l’eau, annexe cadeau ! » ? Et je suis certaine que nous avons déjà mis en garde Jonathan. Une petite piqure de rappel en mode plaisanterie devrait lui rafraichir la mémoire. Amarrée derrière la reine des mers, la petite gonflable Sagaraniènne flotte, paisible ! Trop paisible à mon goût ! Pourtant, le maitre en matière de malicieux tours, c’est plu-tôt Tchoupi. Indéniablement, il a déteint sur moi, car cette fois, je suis la première à amorcer le stratagème !
Il est 6 heures du matin. À la surface de l’eau, pas une ride. Il me suffit que de quelques brasses pour atteindre le dinguy con-voité, grimper dessus, le détacher et revenir illico, ni vu, ni connu, de la même manière que j’y suis arrivée, la concernée halée au-tour de ma taille. Pour le reste, je laisse à mon capitaine le soin du scenario de la planque. Lui qui n’était pas chaud au premier abord pour plonger à l’eau, attend maintenant, impatiemment derrière l’œilleton de sa caméra pour voir la réaction de son fils !
Les rayons du soleil percent, l’eau en est que plus belle. Im-mergés, notre masque sur le visage, le monde sous-marin nous absorbe. Qui observe le plus l’autre ? Les poissons qui nous regardent interrogateurs, les raies qui, impavides se laissent filmer, ou les tortues, si gentilles ! Pas rancunières pour un sou, pourtant elles auraient de quoi, quand on voit leurs carapaces abimées par les hélices des bateaux moteurs. Pour le reste, il faut se rendre à l’évidence, notre nature souffre. Le corail blanchit et les popula-tions sont moins nombreuses qu’il y a dix ans. Alors, pour se donner bonne conscience, l’homme replante un peu de polype, en insistant sur le fait que le lieu soit réserve. Sauf que, si c’était réellement le cas, l’ancrage serait interdit et le commerce proscrit ! Peut-on vraiment associer écologie et économie ?
Prochaine étape, Bequia, en attente d’une météo favorable pour la Martinique.