Réglage du haubanage, New Providence ancien repère de la piraterie des Caraïbes
#155 ✍️ 11 avril, le vent a fraîchi, ce n’est pas étonnant, nous avons remarqué ce phénomène dès lors qu’il y a du Nord dans l’air. Et aujourd’hui, le vent souffle est-nord-est. Sur une mer calme devenue légèrement verte, Blacky avance entre 8 et 9 nœuds, sous gennaker et grand-voile arrisée d’un quart. 42 milles et 5 heures plus tard, nous voici aux abords de New Providence, dans une des baies de Nassau, capitale des Bahamas.
Je me sens comme agressée de toute part par le bruit, la foule, les voitures ! Quel contraste quand la nature n’est plus exclusive ! Nous avons un peu précipité notre retour à la civilisation, conséquence de ma maladresse qui a causé la perte de notre téléphone. Mission, trouver une nouvelle carte Sim afin de pouvoir accéder de nouveau à nos applications importantes. Principe qui, au grand désespoir de mon capitaine, reste relativement abstrait pour moi ! Remis à jour sur nos obligations, et malgré notre appétence pour les lieux esseulés, nous profitons de ce bain citadin pour nous cultiver un peu ! Entre bitume et béton, invitant à un retour dans le passé, le signe du Jolly Roger sur la façade du musée des pirates, ne pouvait que nous attirer ! Nous, qui jadis, sur notre valeureux Pirates. com, étions surnommés : « les Pirates », avions le devoir de nous instruire plus profondément sur le sujet. Et autant vous dire qu’avec le Quiz proposé et mon imagination débordante, mes traductions en anglais ont fait succès ! Mieux que des mots, nous nous instruisons aussi par démonstrations. Celles du dépiautage de lambis ! Parce qu’ici, ce fameux mollusque en plus d’être emblématique est le plat favori des Bahamiens pour son goût délicieusement sucré, ses qualités nutritives et ses vertus aphrodisiaques. Ce qui nous fait passer de tradition culinaire à un autre monde, c’est le Sidney Poitier Bridge qui mène à Paradise Island. Cette ile de milliardaires, maintenant île hôtel, célèbre pour l’Atlantis Bahamas et son fantastique aquarium. S’ajoutent à toute cette opulence, casinos et prestations qui font de cette îles, une destination phare pour les croisiéristes de masse. Et qui dit, tourisme en abondance, dit, prix multipliés par cinq, voire dix ! Voyez plutôt, vingt-sept dollars cinquante-cinq, uniquement pour déposer son annexe à la journée ! No comment !
Ancrés devant la Junkanoo Beach, nous ne pouvons que recommander d’être hyper vigilants lors d’un fort coup de nord ! Cordialement invités, à peine avions-nous mis le pied chez nos hôtes, que nous devions déjà repartir pour un sauvetage d’urgence ! Mon capitaine lancé sous une pluie battante à la rescousse d’un voilier en train de chasser, pendant que le surveillant d’un œil, je veillais à ce que le nôtre ne fasse pas de même ! Une fois les ardeurs de la météo apaisée, l’excuse était toute trouvée pour quitter cette cité Monopoly. Voiles en ciseau, jusqu’au mouillage mieux protégé de Clifton, à l’ouest de Nassau. Ici, une grande partie des alentours est classé parc national, ce qui en fait un lieu parfait pour la recolonisation des récifs. Et c’est autour de la version contemporaine de l’ancien mythe grec, Atlas, faite par l’artiste Jason Decaires Taylor, par cinq mètres de fond, que la faunes et la flore marines, toutes deux, peuvent se reconstruire et s’épanouir. Dans cette représentation, le Titan condamné à porter le ciel sur son dos pour l’éternité, est remplacé par une jeune fille soutenant le plafond de l’océan, évocation à nos océans et nos récifs coralliens qui s’effondrent à cause de la surpêche, l’acidification des océans, le réchauffement climatique et la pollution de l’eau. D’un côté l’Homme reconstruit, de l’autre, il abandonne et la nature reprend ses droits. C’est le cas pour cet hôtel aux allures de décor cinématographique. Des sculptures grandioses de lions, de temples incas ou encore de pyramides, laissées à la désolation !
Dès qu’un moment se présente, notre check-list du bord est complétée, mieux encore, elle se voit raccourcie quand nous sommes bien motivés ! Décompte d’une journée productive : une réparation de bossoir suivit de la vérification de tension de notre haubanage. Et lorsque nous ne sommes pas à bricoler, visiter ou travailler sur nos vidéos, nous rencontrons et partageons. Tout ce que nous aimons…
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