Une météo imprévisible et difficile 😥 Est ce que le ciel nous tombe sur la tête ? Polynésie 🌊💨
#229 ✍️ Après cinq semaines de partage et d’initiation en cohabitation à bord de Black Lion, nous nous retrouvons seuls avec nos occupations et nos préoccupations du moment. Pour ma part, je m’investis dans la fabrication d’une nouvelle collection de sacs avec la toile de notre code 0. Pendant ce temps, mon capitaine se consacre à l’étude minutieuse des différents modèles météo de plus en plus incertains.
4 décembre, GFS annonce du Sud-est, ECMWF du Nord-est ! Pas facile face à tant d’inconstances de faire des choix ! Et dès que le doute s’installe, mieux vaut avorter ! Mon meneur de flotte avait pourtant pris toutes les précautions : la fenêtre la plus favorable à ses yeux, deux ris et une courte navigation de 28 milles, mais c’était perdu d’avance ! La nature s’est bien assurée de nous le faire comprendre avant même de sortir de Raiatea. Pluie battante, 35 nœuds de vent à la passe, houle montante dans le lagon. Et pour être bien certain que le message soit passé, Blacky ne s’est pas gêné d’aiguillonner notre instinct en ajoutant au mauvais temps quelques semonces mécaniques : un allumage de moteur en relâche, un guideau qui déconne, un radar HS et des hublots qui fuient ! Notre intuition ne nous a pas trompé ! Je n’ose même pas imaginer les conséquences de la renverse à 42 nœuds de vent plein ouest que nous venons de subir au mouillage ! Parait-il qu’elle a atteint 66 nœuds ailleurs ! Point plus que positif, notre Spad tient super bien !
Avec ce ciel maussade, nos batteries sont au plus bas et mon Tchoupi ne sait plus quoi penser ! Il est indécis, il hésite, il scrute chaque représentation informatique de ces conditions atmosphériques complexes sur Weather 4D et Zoomearth. J’ai entièrement confiance en son jugement…
Encore une fois, nous avons laisser notre instinct nous guider. Il nous a dérouté sur Huahine pour quelques jours. Au calme, amarrés à une bouée devant le village de Fare et nous avons bien fait ! Un catamaran vient de couler entre Bora et Papeete !
J’adore l’imprévu de notre vie. Une balade, une rencontre, un échange et le déroulement de chaque journée prend du sens. Celui d’aujourd’hui me grise ! Nous allons nous faire tatouer, marquer sur notre peau l’histoire de notre vie ! E Patu Tiki, ce qui signifie : pour frapper une image. En Polynésie, l’art du tatouage sert à raconter l’histoire de celui ou celle qui le porte. Il était donc essentiel pour honorer et respecter cette tradition ancestrale que nos tatoos aient leurs propres significations. Tout y est, notre aventure, notre fils, les océans… En quelques sortes, un peu d’héritages culturels de la Polynésie et de nos îles de cœur sur notre peau. Dans ce bain de transmissions, nous avons l’immense plaisir d’être initier au Va’a. Le sport polynésien par excellence. Cependant, il est intéressant de noter que le Va’a n’a pas toujours revêtu le statut de sport. Pendant des siècles, ces petites embarcations directement taillées dans des troncs, avaient un usage purement utilitaire. Elles servaient uniquement aux déplacements et à la pêche.
De nos jours, la grande majorité de ces pirogues sont construite à partir de matériaux composites, et l’activité s’est transformée en une discipline de compétition exigeant un esprit d’équipe et une bonne synchronisation pour suivre les postes clefs du groupe. Le Faahoro, situé à l’avant de la pirogue donne la cadence à toute l’équipe. Le Tare, généralement positionné en 3e ou 4e place, central, pour être bien entendu par tous, émet l’appel de changement de bordé pour tous les rameurs. Et enfin, le Peperu à l’arrière, dirige la pirogue. Reste plus qu’à suivre le rythme.
5 heures 10, le jour se lève à peine, il pleut, mais une meilleure orientation du vent nous a laissé entrevoir un passage pour nous rendre à Moorea. Notre seule crainte est que notre foc se déchire. Il arrive en fin de vie. Un deuxième trou le fragilise encore un peu plus. Le près est serré, le courant contre, la mer croisée ! Des sceaux d’eau viennent s’exploser sur le pont. On en a marre ! L’arrivée par la passe de la baie de Cook se fait de nuit …
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