#69 Black Lion en Afrique du Sud, visite de Boulders, Fish Hoeck, Simon’s Town, Admiral waterfall,
Nous sommes fatigués mais tellement soulagés ! Les Sea Rescue viennent de nous amarrer solidement au ponton du False Bay Yacht Club, mon capitaine a doublé les amarres, notre Blacky va pouvoir récupérer ! Contracté toute la nuit, comme par instinct de survie, il s’est agrippé par de vaillants efforts à celles qui auraient pu être, en d’autres circonstances, un traquenard ! Deux chaines perdues, peut-être celles de deux navires précédemment dans la détresse, ont fait de leur abandon, notre providence ! Sous rafales encore bien soutenues, sereins, nous nous remettons de nos émotions en remerciant Tyché de sa protection.
Le vent peut souffler, réfugiés et fermement retenus au quai, nous pouvons nous accorder des explorations pédestres et plus encore, profiter d’être appontés pour descendre avec plus de facilité nos vélos ! Première halte, Fish Hoek, à 6,5 kilomètres en longeant la mer. Dans l’idée, nous pensions nous renseigner pour prendre le train de nos souvenirs jusqu’à Cap Town, mais depuis Simon’s Town, la ligne est bloquée ! Tous les ans, quand le printemps austral se termine, les gros coups de vent sur cette côte sont fréquents et avec eux, la forte houle s’émancipe, donnant à la nature le dernier mot ! L’eau franchie les limites de l’homme, le sable envahit le rivage et la voie ferrée est ensevelie. Mais les forts roulis n’effraient pas ces pêcheurs ancestraux de cette petite ville côtière ! Depuis des siècles, la technique est la même, ils veillent, observent l’océan, guettent les signes, et si tous les critères sont réunis, déchargent leur bateau arrivé sur remorque, le poussent à force d’homme, négocient les bonnes vagues, et avec beaucoup de coordination, sans moteur, se retrouvent de l’autre côté des rouleaux. Une fois loin du ressac, l’un des pêcheurs qui a aidé à pousser l’embarcation au-delà des vagues, s’accroche à une corde, reliée au filet, saute à l’eau, rejoint la plage et laisse défiler le cordage, pendant que le reste de l’équipage rame pour s’éloigner du rivage d’au moins deux cent mètres. Lorsqu’ils sont assez loin, l’un d’eux jette le filet à la mer, tous reviennent sur la plage et assistés par une dizaine de leurs confrères, ramènent à la force de leurs bras, le rets, piège de kilos insoupçonnés de saumons de Cap !
Captivés par la faune et la flore importante de cette région, nous ne pouvons-nous empêcher de photographier notre environnement ! À False Bay, quand le plan d’eau est calme, en kayak, indiscrètement, nous allons évaluer l’ampleur des dégâts occasionnés par les cormorans sur les quelques bateaux, devenus territoire de nidification ! Autre secteur préservé à la couvaison, la Boulders Beach, à moins de deux kilomètres de la marina ! Ici, la population n’est pas commune et pour tout dire, les oiseaux qui y sont établis font l’attraction des investigateurs. Fourrés d’un joli plumage noir et blanc, debout sur leurs courtes pattes et utilisant leurs ailes comme nageoires, ils sèment la confusion sur leur nom ! Non se ne sont pas des pingouins mais bien des manchots ! Réduit à quatre-vingt-dix pour cent de leurs effectifs, les individus sont maintenant sous bonne garde.
Quand nous ne sommes pas près des flancs de collines qui bordent le littoral, c’est pour nous retrouver à leur sommet, car les treks dans la nature sud-africaine ne manquent pas. En amoureux de vie sauvage, nous sommes fascinés par la quantité de variétés de plantes. Avec plus de 8600 espèces végétales sur une superficie de 90 000 kilomètres carrés, ce n’est pas pour rien que la région détient le titre de royaume floral du Cap ! Entre cascade et points de vue, nous nous refaisons une santé et si nos jambes sont encore motivées à l’éminence, les tremblements que provoquent en nous, la fugue en hauteur du drone de Tchoupi, emporté par le vent, affaiblissent notre panache ! Mais que la vue est belle !