#86 Black Lion en Transat Sud [...]
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Owner: CATAMARAN BLACK LION

#86 Black Lion en Transat Sud PARTIE 3. Stop de 24H à Ste Hélène

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Location: Océan Atlantique
Latitude: -14.60000000
Longitude: -28.67000000
Published: 7 May 2021

#86 Transat partie 3 (…)

23 mars, jour six de cette traversée, l’ouest est bouché d’un grain grisâtre, à l’est rien à signaler, le ciel est clair et notre spi n’a rien à craindre. Il a tenu notre route toute la nuit sans sourciller en nous tenant à allure correcte, et nous positionne à midi, par 17º56'975 sud et 01º03'368 est. Nous venons de battre le record de la journée la moins rapide, 101,2 milles en vingt-quatre heures ! D’un autre côté, nous ne cherchons pas la performance, juste le confort et j’aime mieux le bruissement d’un léger souffle que celui de nos moteurs que nous sommes finalement obligés d’actionner par carence total de vent, mais cela ne s’éternise pas, au bout de deux heures nous remettons de la toile. Blacky enfle ses poumons pour poursuivre sa course, la lumière se tamise, progressivement l’obscurité nous enrobe…
Cette nuit, pour garder notre route, quelques manœuvres ont été nécessaires. Sur radar, au large, nous pouvions voir distinctement, des grains, certainement les responsables des variations de notre vent. Ce matin 24 mars, il est de sud-sud-ouest et vient de nous faire dépasser le méridien de Greenwich, désormais, nous naviguons sous les latitudes ouest, 17º25'526 sud ; 00º28'505 ouest. Points qui déterminent notre faible avancement de ces dernières vingt-quatre heures, 94 milles, mais quel régal ! Black Lion glisse littéralement sur l’océan, devenu son binôme cohérent. Tous deux semblent fusionner, sans obstacles, ils meuvent harmonieusement, précédés d’improvisateurs guides, des thons jaunes leur tracent le sillage…
25 mars, quelques cotonneux nuages mouchette le ciel bleu azur, d’éparses ridules plus prononcées tachètent l’intense océan céruléen. Plus la journée passe, plus les encombrants se font nombreux, le vent accélère à 20 nœuds, Blacky s’élance à 8, sous gennak et grand-voile prise d’un ris. Au waypoint 16º36'700 sud et 02º51'278 ouest, nous avons étalé 140 milles. Le fluide devient saccadé, il a le comportement qu’on lui connait quand il se débat avec le courant. Dans le plissement d’une de ses nervures, la présence de son querelleur se confirme, une énorme tortue est emportée à son bon vouloir, de blancs oiseaux apparaissent d’on ne sait où et deux petites coryphènes happent frénétiques nos deux leurres accoutumés à la traîne ! Toute cette confusion fait vite passer le temps mais il semble avoir rallonger, le soleil est bien trop haut pour l’heure de l’apéro ! Nous devons ajuster notre heure, et le capitaine va devoir attendre deux heures de plus son petit nectar !
26 mars, ce matin notre horizon est pas mal couvert mais si l’on regarde bien, à fleur d’eau, là où l’océan et le ciel se rejoigne, une apparence semble se profiler. En insistant un peu, nous en discernons les extrémités, c’est bien celle que nous nous attendions à voir, Sainte Helene n’a pas changé de place ! Mais sa vue d’aussi loin est folle, nous sommes à plus de 60 milles ! Au fil de notre journée, ce petit voile grisâtre devient ombre, puis des traits plus précis ce noircisse et enfin la silhouette se définit nettement. Une sorte de diadème nuageux parait être accroché à son plus haut sommet, si je ne me trompe pas, c’est le mont Actaeon. Notre objectif accroit à mesure que nous approchons et nous avons le temps de penser et de repenser aux voyageurs d’antan ! Cela nous fascine toujours autant d’imaginer les arrivées de ces époques des découvertes. Comment ont-ils bien pu arriver sur cette si insignifiante île ? Une erreur de route ? La fuite d’une tempête ? Que sais-je, tout simplement le hasard ! Le corps galbé de cette masse rocheuse reste sombre jusqu’à 10 milles où l’on commence à distinguer un léger vert et un semblant de brun mais nous sommes maintenant à contre-jour, le soleil en plein dans notre direction estompe le relief et ses pigmentations ! Des petits éclats sur terre indiquent que des habitations sont groupées au sud, près d’un pic saillant, au nord un piton plus arrondi, le mont Barn, a forcément fait l’objet de sujets géologiques. Les couches successives qui composent son lit doivent pour ceux qui s’y connaissent être une mine d’informations sur la formation de cette île si unique. D’ailleurs, on comprend pourquoi, elle fut une prison, depuis ce rocher de 20 kilomètres par 16, or le petit port de Jamestown, le reste de la côte est constituée uniquement de hautes falaises et les détenus se risquaient à la mort s’ils voulaient s’y en échapper !
Protégé de la houle, le mouillage, devant la seule agglomération de l’île, compte une quinzaine de bateaux moteurs et six voiliers amarrés à des corps-morts. Avec le soleil presque à son couchant, les pentes majestueuses à seulement cent mètres de nous, resplendissent de rougeoiements, Blacky se pose, calme, juste un petit clapot vient chuinter sous ses redans…
27 mars, l’autorisation de nous poser 24 heures va nous permettre de réparer deux, trois bricoles. Dans un premier temps, le solent ! En cours de navigation, Cyril s’est ...


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