#95 On dit que la Guyane n’est pas faite pour les voiliers, c’est juste une toute autre aventure ⛵️

# 95 On dit que la Guyane n’est pas faite pour les voiliers, c’est juste une autre aventure!
22 avril 2021, 4 heures du matin, nous sommes debout ! Le décalage horaire y serait-il pour quelque chose ou serait-ce plutôt, le fait d’avoir dormis d’un trait, sans avoir eu à nous soucier de la bonne route de Black Lion ! Accroché par le fond sur sa Rocna, il peut enfin souffler, il a fait son job, nous a mené à bon port, juste devant celui de Degrad des Cannes, mais s’il est certain que notre point d’ancrage est bien une base d’entrée en Guyane, il est moins évident que les voiliers y soient attendus ! La preuve en est, ici, pas de veille VHF, ni au port dit de commerce, ni à la soi-disant « marina ». Dans ces conditions, nous avons sauté sur l’occasion de contacter le premier émetteur lançant une vacation, le CROSS Antilles-Guyane. Prévenu de notre arrivée depuis la veille, il semblerait qu’en cette période compliquée de Covid, notre présence soit une sacrée problématique, puisque nous avons mis pas moins de vingt heures avant d’être fixés sur notre sort, et autant vous dire qu’il faut une bonne dose de lâcher prise et d’acceptation de l’absurde pour ne pas s’arracher les cheveux en essayant de comprendre ! Pour résumé, nous avons l’autorisation de la préfecture et des douanes pour accoster, la permission de débarquer par l’ARS, cependant, nous devons après 33 jours de mer, aller faire un test PCR dans un des centres indiqués sur le site à cet effet, mais n’ayant pas encore internet, nous devons nous débrouiller pour trouver une carte sim et tout ça, avant les 24 heures qui suivent notre arrivée ! Bref, le tout à faire avant la fin de journée qui est déjà entamée de moitié, sans moyen de locomotion et en respectant bien toutes les consignes sanitaires !
Rattrapée par la réalité de ce que devient ce monde, la fatigue malgré tout de notre navigation, la confusion de cette arrivée administrative et le fait que nous n’avons toujours pas eu la possibilité de contacter les enfants, je fonds en larmes. Jonathan et Claire me manquent. Je réalise à quel point nous nous sommes encore éloignés. Je le sais, ils ont leur vie, nous la nôtre, mais c’est plus fort que moi, certaines fois, les émotions m’envahissent. Alors, pour consoler ma peine je pense à la vie de rêve qu’ils se sont créés et m’endors sur cette douce réalité.
Situé sur le territoire de la commune de Rémire-Montjoly, à quelques kilomètres de Cayenne, le port qui accueille la quasi-totalité des importations et exportations de la Guyane, doit pour maintenir le trafic et permettre aux navires d’accoster, faire draguer en permanence le chenal long de 15 kilomètres et large de 120 mètres, afin de limiter l’envasement. Pour le coup, nous sommes prévenus, la tenue ici est très médiocre et il est prudent de rester sur ses gardes. Nous n’avons pas vraiment d’autre choix, car si juste à côté, il y a bien 4 pontons, une dizaine de voiliers tristement délabrés et quelques bateaux de pêche Brésilien, le stockage n’est pas une marina et nous n’avons pas le droit de nous y amarrer. Alors, au milieu de la Mahury, Blacky se détend dans un bain chocolat ! Il baigne ses jupes dans l’eau limoneuse en se laissant porter au rythme des marées, tantôt par le jusant, tantôt par le flux contraire. Autours, tranchent des nuances de verts intenses, agglomérées en une végétation si dense que les rayons du soleil ne peuvent qu’illuminer les feuillages extérieurs, du moins, avec la couche nuageuse qui nous surplombe, c’est la conclusion que nous nous faisons ! Il pleut et il pleut encore et avec le changement de température, nous fuitons, plus exactement notre Lion fuit ! Les joints se dilatent et l’eau s’infiltre malicieusement par nos hublots, s’ajoutent à ses incorrects entrismes, un problème électrique persistant résolu par enquête auditive. S’étant accordés à croire que le bruit de grésillement permanent qui résonnait dans notre cabine, pouvait provenir des vibrations occasionnées par le fort courant sur la coque, nous n’avions pas approfondis le sujet. Faute à nous, car le bruit en question, n’était qu’autre qu’une pompe de calle en fonction continuellement !
Dire qu’il suffit d’un nano bout de plastique pour être reconnecté au monde ! Pour être au courant d’une grande partie de ce qu’il se déroule autour de la planète. Il y dix ans quand nous naviguions avec Pirates. com, pour envoyer ou recevoir des nouvelles, nous allions dans un cyber ou nous essayions de récupérer depuis le bateau des Wi-Fi qui étaient la plupart du temps gratuits. Aujourd’hui, ces relations sans fil qui donnent librement accès à des modems sont toutes sécurisées par des mots de passe et si l’on veut pouvoir être joignables à tout moment, l’idéal est d’acquérir son propre Module d’Identification, dit plus couramment, carte SIM. ......suite du texte sur commentaire

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