Aventure Jamaïquaine en bus et taxi local, c’est beaucoup moins cher !!
#160 Jamaïque partie 2
✍️Le village de port Antonio dort encore. Blacky ne bouge pas. Nous nous accordons une journée loin de lui. Direction Kingston, la capitale, à 94 kilomètres. Distance qui, si nous la convertissons en milles nautiques, s’avoisine aux 50. Et qui, si nous nous basons sur une vitesse moyenne de 5 nœuds, nous ferait arriver en 10 heures. Alors autant dire que nous n’allons pas chipoter pour les 2 heures 40 de bus local qui nous attendent ! Et puis il y a le côté vrai, ce côté où l’on se retrouve avec la population locale, où l’on nous prend pour des voyageurs et non pour des touristes. On observe ce qui est d’usage pour se fondre à la masse, ou plutôt dans un terme plus exact, pour s’agglutiner aux passagers ! Le bus est complet, que dis-je, bondé ! Cul contre cul, si l’on tergiverse, on est foutu ! Il faut s’imposer pour pouvoir s’adosser ! C’est une technique, mais une fois que nous sommes calés, il n’y a plus qu’à patienter. L’inspiration d’une telle expédition nous vient du King of reggae, Marley Robert Nesta. Au pays de ce symbole national, nous ne pouvions décemment pas faire escale sans faire un pèlerinage sur ses traces. C’est une légende, un phénomène mondial. Cet homme a réussi à réunir, à rassembler, à véhiculer des messages de paix par sa musique. Ses talents de chanteur, auteur-compositeur, l’on amenait à faire le tour du monde et à partager sa ferveur pour le rastafarisme. En sa demeure, réhabilitée aujourd’hui en musée, l’émotion reste palpable. On y découvre sa chambre, ses vêtements de scène, ses disques d’or. La voix de Bob semble encore s’élever pour chanter « no woman, no cry » ! De cette capitale natale du « Lion », c’est à peu près tout ce dont nous aurons le temps de visiter, mais quelle expérience ! Dans le bus retour, le scenario est le même. On s’insère, on se cale et on évite de trop bouger pour garder un semblant de confort !
En considérant toute la manutention qu’il va nous falloir pour faire le plein de gasoil de Black Lion en bidonnant, nous pouvons facilement inclure cette opération, dans nos activités sportives. Nous en avons bien besoin. La prochaine navigation va être mouvementé, un peu d’exercice ne peut pas nous faire de mal ! Dans ce sens, accéder au point de vue qui surplombe la baie d’Antonio va nous faire le plus grand bien. Nous crapahutons sur le macadam, l’ascension bordée de cette dense végétation est plaisante. Au bout, un vieil immeuble délabré et au plus haut, le panorama dominant de notre abri s’étire vers l’horizon.
La fenêtre météo se précise pour après-demain, ce qui nous laisse encore deux jours dans ce jardin des Caraïbes pour profiter de la chlorophylle. Après nous être essayés à la A3, route qui mène à la côte sud-est, nous nous risquons sur 38 kilomètres de la A4, plein Est, pour nous rendre aux Reach Falls. Cette fois-ci nous ferons le trajet en taxi-co. Pas de strapontin, en revanche mon Tchoupi va devoir me porter sur ses genoux, rentabilité oblige ! Sur la piste cabossée, des nuages de poussière s’élèvent, notre chauffeur essai d’éviter les trous. Pour atteindre nos fameuses cascades, nous devions dans un premier temps aller jusqu’à Manchioneal, trouver ensuite un moyen de locomotion pour les 6 kilomètres restant et enfin repérer l’accès dissimulées au cœur de la forêt. Mais ça c’était notre programme avant que notre taximan nous propose de nous amener directement à notre point visé. Encore mieux, orientés par Stichy, nous passons par l’entrée officieuse, celle des locaux !
J’aurais presque pu me faire avoir en descendant par la tyrolienne, notre guide à de l’humour ! Mais je serais passée à côté de cette fabuleuse randonnée. Il faut bien assurer nos pieds, repérer les roches sans mousse pour éviter de glisser. Dans cette eau cristalline ce n’est pas bien compliqué ! L’eau est fraiche, la nature dans toute sa splendeur. Les arbres trompette font de l’ombre aux fougères et juste au détour d’une bambouseraie frémissante, dans une des sinuosités de la rivière, la première d’une série de piscines naturelles se dévoile. On les verra toutes, jusqu’à la dernière, pour finir devant les chutes, origines de leur clarté.
Sur une note de reggae nous savourons notre dernière soirée Jamaïcaine. L’odeur de la ganja, les couleurs rasta, la peace and love attitude, les taxis bondés, les marchés coloré. Nous avons la tête pleines de souvenirs …
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