Exploration Épique de NUKU HIVA : À la Découverte des Marquises en Voiture et en Voilier !
#212 ✍️2 heures, dans le noir profond, les lumières de l’Aranui 5 définissent sa silhouette. Ce bateau est spécial ! Il conjugue ravitaillement des îles et croisière aux Marquises. Lui aussi doit se rendre à Nuku Hiva.
Lentement, sans se brusquer, le soleil encore sous l’horizon, diffuse progressivement son éclat rose-orangé sur la Terre des Hommes. La légende raconte que ses îles ont été créées en une nuit par le dieu Oatea pour sa femme Atanua. Eclairé par ses pouvoir divins il se lança dans l’entreprise de construire leur maison ! La nuit s’apprêtant à descendre, Oatea se dressa et invoqua ses forces.
L’invocation terminée, il choisit l’emplacement de la demeure. Puis, ayant dressé deux piliers, il dit alors : « c’est Ua Pou ! ». Hiva Oa fût ajusté en poutre faitière. En troisième vînt, les chevrons, créant Nuku Hiva, puis le toit en palmes de cocotiers, Fatu Hiva. Enfin, un trou pour rassembler tous les déchets façonna Ua Huka. Et pour finir cette maison ancestrale, une image scintillante dévoila, Tahuata, un chant d’oiseau fît naître Moho Tani et un rayon de soleil fît éclore Eiao !
Un voile de pluie dissimule subtilement notre pittoresque escale. Ancrés à Taiohae, nos quelques obligations suivent la bienséance du pays, sans stress ni précipitation ! D’ailleurs, si nous avions su, nous aurions encore plus pris notre temps, l’impératif de faire nos papiers aurait pu être effectué en ligne.
Sur la colline de Tuhiva surplombe la plus haute statue de Tiki des Marquises. Une gardienne de tradition et de savoir née en 2017. D’ici, la vue sur la baie est splendide, comme le sont tous les panoramas saisissants de cette île ! Sur la piste qui relie le nord, il est préférable d’avoir un véhicule adapté. Mon capitaine nous conduit, nous c’est moi avec nos amis, Magguy et Seb. Le vert foisonne, les arbres s’accrochent aux falaises, et entre, le chemin accidenté nous fait serpenter d’une vallée à l’autre. Les chevaux sauvages emblématisent l’image de cet archipel si bien gardé ! Les chèvres, stoïques, arpentent les étroits sentiers qu’elles ont dessinés en flancs de montagne et les cochons se frayent au plus vite un passage pour nous éviter ! Plus haut, sur le plateau, la fraicheur revivifie. La brume cache les sommets et en lisière de prairies où les vaches paissent paisiblement, une forêt de pins s’érige sur plusieurs mètres. Mais le plus beau des arbres se trouve sur le site archéologique de Kamauihei non loin du village de Hatiheu. Un banian de plus de cinq cents ans ombrage par sa soixantaine de mètre de hauteur les édifices étonnants d’un PaePae recélant des pétroglyphes. Là ont eu lieu jusqu’au milieu du XIXe siècle les célébrations rituelles qui rythmaient la vie et les mœurs des villageois. En poursuivant la visite, on arrive sur la côte nord-ouest, sèche et rocheuse. Balayée par les alizés, c’est la terre déserte.
Faites l’Amour et pas la guerre ! Quelle belle cérémonie ! C’est la première fois en presque 50 ans que nous assistons à un 14 juillet, on ne pouvait espérer mieux ! Ici, les poussettes remplacent les chars, les fleurs remplacent les armes et les chants des légionnaires ont laissé place aux danses langoureuses. Un défilé de sourire, de robes colorées, de couronnes, complète merveilleusement bien le haka des hommes suivit du show des cavaliers et de leur grâcieuse amazone. Dans la continuité de notre découverte, sans attendre, Blacky nous fait longer les côtes abruptes jusqu’au nord-est.
Dissimulé à l’ombre des aïtos de bord de mer, Anaho sommeille ! Le petit hameau a tous les attraits pour nous séduire : la beauté des jardins, le calme reposant, la gentillesse des habitants. On s’y sent bien. Tant qu’à sa voisine, la baie de Haataivea, on ne peut que succomber au charme esseulé de sa plage dominée par ses pics montagneux…
