La pêche dans le Pacifique, Fa [...]
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Owner: CATAMARAN BLACK LION

La pêche dans le Pacifique, Fabrication de leurre, intoxication au poisson pélagique Transpac 5/7

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Location: Polynésie française
Latitude: -17.68000000
Longitude: -149.41000000
Published: 12 Aug 2023

#208 ✍️10 juin, le vent a été instable toute la nuit. En regardant notre trace sur iPad ce matin, on pourrait presque se demander si Black Lion ne ressentirait pas quelques effets des rhums arrangés! Pauvre Blacky, suspecté de délit par des apparences trompeuses, alors qu’il a passé son temps à redresser notre cap par rapport au vent! Ce qui ne l’a pas empêché de dépasser les 132 milles depuis hier (4°14.503S; 102°31.976O). Vent d’est-sud-est 10 noeuds, vitesse de croisière, 5-6. Nos amis partis le même jour que nous de Panama nous ont bien devancé. Ayant des bateaux bien différents, chacun a pris la route qui lui correspondait le mieux. Eux, ont pu incliner plus tôt vers les Marquises. Sur leur Oceanis 43, ça boost bien! Nous nous appelons tous les jours pour faire un point. On se revoit en eux. L’ascenseur émotionnel en action continuellement! Avec nos moments de faiblesses et de délires. Je ne saurais dire si c’est nos années de navigation, notre mental qui s’est endurcit ou nos moments de rigolade, mais il me semble que nous acceptons un peu mieux les conditions qu’avant. En fait, je crois tout simplement que les éléments nous ont appris à être résiliants. Ils ne sont pas au mieux de leur forme! En plus de l’instabilité de la houle qui les malmène, un mahi-mahi pêché hier, les a rendu malades. C’est inquiétant ! La première fois que nous avons été intoxiqués par du poisson, c’était dans l’Atlantique Sud. Justement avec de la daurade coryphène. Diarrhées, vomissements et, maux de tête! Et cette contamination est de plus en plus courante. Plusieurs bateaux rencontrés nous ont décrit les mêmes symptômes. Nous avons un gros doute sur la bile potentiellement percée lors du découpage, mais paraît-il que cela peut provenir aussi de la peau. Autre fait certain, les poissons sont de plus en plus petits, et ça aussi ce n’est pas rassurant !
De notre côté, d’après leur description, nous avons le sentiment que les vagues sont un peu plus complaisantes, bien que cela dépend des moments ! Il arrive que d’un coup, la mer se soulève. En fait, ce n’est pas tant la mer, c’est plutôt les courants qui viennent agacer sa tranquillité. On n’est quand même loin de ce que le nom de cet océan pourrait laisser supposer! L’ondulation spasmodique ne décourage pas mon Capitaine, bien décidé à nous fabriquer des leurres à la hauteur de ses espérances ! Il a nommé, le leurre « Natacha » en remerciement à sa dentiste adorée, qui lui a arraché toutes ses dents! Un tube de colle à appareil dentaire, adjointe à une tête en résine moulée dans une coupelle menstruelle et le tour est joué! Les couleurs du poisson caméléon qui vient d’être remonté à bord s’estompent rapidement. Celui ci va avoir une saveur particulière, celle de la satisfaction! Mon pêcheur est heureux, son leurre fonctionne.
11 juin, nos amis sont abattus, leur intoxication les a fracassé. Ils se remettent doucement. Pour leur redonner la patate, mon Tchoupi a une idée! Leur mixer une petite vidéo parodique de leur mal! Rien de tel pour le rendre hilare toute la journée.
141,2 milles, le brassage devient de plus en plus récurent. Dans ce bouillon, les exocets sont à la fête, les dauphins chassent et là, tout près de nous, un requin marteau vient de faire son apparition.
12 juin, deux coup de vent à 28 noeuds, cette nuit, nous ont sortis de la routine de nos quatre-quarts de sommeil ! La mer
moutonneuse, mêlée à de petites déferlantes, scintille. En haut, sur le bimini, nous contemplons cet océan de puissance. Le vent fredonne un air régulier, l’eau bruit tout autour de nous, les vagues claquent et Blacky rugit de plaisir. Dans toute cette cohue, tenace dans sa détermination, il avance en nous rapprochant tous les jours un peu plus des Marquises. Nous avons dépassé le mi- parcours.


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