On termine d’installer notre pilote automatique et on sauve un poulpe d’une mort certaine à Makemo.
#222 ✍️On nous demande très souvent à combien coûte la vie à bord d’un bateau en grand voyage, détail qui a son importance quand on prépare une telle aventure, mais ce critère peut-être relativement variable selon le bateau et l’équipage. Il n’y a pas de barème prédéfini ! Les facteurs sont nombreux, notamment la taille du bateau, le style de vie et les préférences personnelles. L’élément qui peut considérablement faire varier le coût de cette vie hors norme c’est la main d’œuvre relative aux travaux et à la maintenance. Et pour cela, je préconise d’avoir à son bord, un bricoleur astucieux ! Sans lui, ou elle, le montant du budget mensuel risque fort d’atteindre des sommets et à moins d’être très à l’aise financièrement, le voyage peut vite être impacté et l’aventure écourtée ! Prenons en exemple la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement : installation d’un pilote automatique à Makemo ! Autant vous dire que si ma moitié n’excellait pas dans l’art du bricolage, rien que le fait de trouver un technicien dans ces îles reculées, aurait pu s’avérer un chalenge en soi, et je ne vous parle même pas du tarif en conséquence !
Chaque élément de notre nouvel allier a été soigneusement déballé ! Mon capitaine a pris soin de trouver une place appropriée pour chaque instrument. Tout est ajusté et réglé, il ne manque plus que l’essai en mer.
Les efforts de mon Tchoupi sont récompensés au coucher de soleil par la présence, dans le lagon, d’une baleine et de son petit. Elles ne sont pas loin, juste à quelques mètres, sur une eau toute plate, où seuls leurs corps imposants se font remarqués. Cette faune aquatique nous fascine. Dans ce royaume, tout est abondance. Les poissons pullulent et les requins le savent ! Ceux-là ne sont pas agressifs, cependant il est important de respecter quelques règles. Des bases que nous nous sommes fixés depuis plusieurs années : nous ne nous baignons plus à partir de 5 heures du soir, pas plus que dans des eaux troubles ou non loin d’embouchure de rivière. Et surtout, au mouillage, on évite de vider nos poissons, comme ce que mon scénariste vient délibérément de faire pour capturer quelques images sensationnelles, ce qui me met relativement en colère !
L’ancien village de Makemo a été déserté il y a plusieurs années. Trop près du niveau de la mer, il a été inondé à plusieurs reprises, obligeant les habitants à migrer plus à l’est, à Pouheva. Les pierres d’une prison résistent encore au sud de la côte au vent et de sa barrière de corail rose. Le problème de l’atoll de Makemo c’est que son lagon est très grand, 603 km², ce qui signifie que lorsque le vent se lève, la houle se forme aussi ! En général, quand le vent tourne ce n’est jamais bon signe, surtout en cette saison ! C’est le mara’amu, un vent capricieux qui sévit sur la Polynésie de juillet à octobre. Un vent qui vient de l’hiver austral, plus sud, froid et puissant. Il s’invite quelques heures ou quelques jours. Vient perturber la plénitude des iles et repart ! En général, ces coups de vent sont prévisionnés, alors, on s’y prépare. La barrière de corail s’agite. Elle est prise d’assaut par les vagues du large qui viennent s’écraser sur elle en rouleaux chargés d’écume. Peu à peu, le lagon si paisible blanchit, la houle se forme, les rafales se succèdent et c’est déjà trop tard ! Trop tard pour retourner à bord de Blacky ! Nous sommes sur le bateau de nos amis, amarrés au ponton de Pouheva. Il pleut des trombes. Les vaguelettes encore gérables il y a deux minutes, se sont transformées en déferlantes agressives tout autour des bateaux ! Les amarres cassent, il faut sécuriser Lou Gre ! Et Blacky qui est tout seul ! Il faut qu’il tienne, le récif n’est pas loin ! Trop dangereux pour le rejoindre en annexe, nous devons attendre une accalmie. Les faisceaux de lumière des lampes torches ne sont pas rassurants. On espère et on attend !
Cette nuit, notre lion à sortie ses griffes, il s’est cramponné, mais d’autres n’ont pas eu cette chance ! Un de ses voisins a perdu son safran, un autre s’est fait arracher son guideau ! D’une journée à l’autre, les prévisions météorologiques deviennent incertaines. Les différents modèles ont du mal à s’accorder. Nous préférons aller nous protéger ! Loin des récifs, au trou à la baleine.
... suite en commentaire
Chapitres :
0:00 Intro
0:27 Installation du pupitre de commande Raymarine
8:06 Une baleine dans le port
8:35 Sur le territoire des requins
10:35 l’ancien village de Makemo
12:35 40 noeuds de sud violent
14:54 Plein de fuel les cuves sont vides
17:36 La génératrice perd de l’essence
19:07 on termine l’installation du pilote automatique
27:18 On a sauvé un poulpe
31:14 Guestimator
Notre partenaire SVB: http://svb-marine.fr/
