#96 Une réparation d’annexe en [...]
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Owner: CATAMARAN BLACK LION

#96 Une réparation d’annexe entre excursions, carbet, kayak en rivière. Black Lion en Guyane.

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Location: Guyane française
Latitude: 3.93000000
Longitude: -53.13000000
Published: 25 Jun 2021

✍️J’aime ce calme, cette paisible platitude qui semble figer le paysage ! Quand le soleil se lève, l’air est encore empli de l’humidité de la nuit, mais les nuages qui ont porté les averses nocturnes ont disparus. À leur place, un ciel lumineux de pureté miroite dans la perfection satinée du fleuve immobile ! Et entre, là où les deux semblent se joindre, fièrement érigée, la canopée baigne dans une brume laiteuse. C’est comme si nous étions transportés par apesanteur vers les mystères d’une forêt inaccessible. Aidés par la marée montante, nous nous dirigeons vers Roura, un petit village du fleuve Mahury à moins de 8 milles, sur la rive droite de l’Oyak. Nous serions parvenus par ici avant 1991, Blacky aurait pu s’engouffrer dans les sinuosités de la Comté, mais depuis cette date, pour désenclaver le bourg, un pont a été construit, remplaçant le bac La Gabrielle et bloquant par sa hauteur, les audacieux mâtés qui aurait bien envisagé une navigation fluviale au cœur de la tropicale verdure. Dans la contrainte de ne pouvoir aller plus loin, six voiliers ont élu domicile devant la censurante structure, définissant résolument le mouillage. Assujettit à un courant moins virulent qu’à Degrad des Cannes, le plan d’eau y est bien plus confortable et l’environnement, sans intérêts portuaires, bien plus agréable.
S’il y a des mots qui définissent la Guyane, le « carbet » est un. Typique des cultures amérindiennes, cet abri de bois sans mur, au bord de l’eau et en forêt est ici, un art de vivre et un moyen d’immersion extraordinaire pour s’imprégner de cette terre aventurière. Nous avons la chance de retrouver, après plus de sept ans, des amis, moitiés marins, moitiés terriens. Touchés par l’atmosphère envoutant de la Guyane, ils ont fini par s’y installer pour mieux la vivre. Sous le toit en tôle de leur carbet, entourés d’arbres gigantesques, l’indispensable morceau de toile tiré entre deux poteaux, balance nonchalamment. Le hamac fait partie du principal, pas de superflu, on va à l’essentiel et au pied de leur crique, Sylvie et Mario, nous racontent... Un peu Mike Horn, Crocodile Dundee ou encore Indiana Jones, ils cohabitent tout naturellement avec l’écosystème luxuriant qui les entourent. Sur le sentier jouxtant leur refuge, en nous faufilant entre les hautes herbes d’un layon argileux, nous enjambons les racines enchevêtrées. Nos pensées dérivent. Presque prétentieusement, nous imaginons qu’un jaguar va surgir là, que pour nous, qu’un anaconda va se laisser contempler ou encore qu’un ocelot vat sortir de sa cachette ! Mais pour avoir le privilège de l’observation, il faut de la patience et surtout du temps, car s’il est vrai que la faune Guyanaise est extrêmement riche, sur presque 84 000 kilomètres carrés dont 20 300 réservés au parc amazonien, il faut une chance incroyable pour apercevoir ces divines créatures.
Curieusement, dans les sous-bois, il est plus facile de voir, le petit, le minuscule même ! Araignées, grenouilles, morphos…C’est une farandole d’insectes, des plus quelconques au plus curieux. Le long du fleuve Gabrielle, nattée à la Pacahontas, je suis mon éclaireur. L’heure a été choisi, juste à l’étal pour être aidés de la marée montante, pensions-nous ! Mais notre raisonnement qui nous semblait logique s’avère vite inapproprié par ici. Le flot a beau être, dans l’absolu portant, les pluies des jours précédents ont été tellement importantes qu’elles inversent sans difficulté, le sens du courant, nous faisant avancer difficilement entre les tourbillons, vers le lac Pali, but de notre expédition ! Déterminés cependant à atteindre notre objectif avec nos kayaks à pédales, nos mollets sans broncher, s’énergisent efficacement. Nos muscles se tendent. Nos corps ruissèlent de moiteur. Nous emplissons nos poumons de cette nature intense. La ripicole forêt en exhibant les contreforts de ses « moutouchi-marécages » pourrait portraiturer à merveille un conte ensorcelé. La cabosse d’un cacaoyer sauvage, la toile d’une matoutou, les nénuphars d’un marais, nous sommes complètement absorbés par tant de diversité !
Nous devons insérer à notre programme plus que chargé, quelques réparations, comme celle de notre annexe qui a dut se percer en côtoyant un branchage d’un peu trop près. C’est d’ailleurs un des problèmes des rivières qui nous fait parfois les éviter. Charriés par la période de crues, arbres et souches peuvent s’avérer être de vrais inconvénients au mouillage. Toutefois, plus rassurés qu’à Degrad des cannes où nous avons chassé, nous arrivons à laisser notre Blacky se dépatouiller seul pendant que nous poursuivons les invitations aux visites…

Le livre de notre premier tour du monde c’est ici :
https://www.bookelis.com/voyage/35580-Hisser-les-voiles-jusqu-au-bout-de-ses-reves.html?fbclid=IwAR0MaBAblsmpF_dZsjDKgT93pylYqblfGse-pRSNfim_IFZRP5a4v8340rU#/22-type_livre-papier


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