Tuamotu | De Rangiroa à Toau. Dans le sillage de Pirates.com notre 1er voilier.
#224 ✍️L’isolation nous convient bien ! Finalement, nous nous retrouvons hors saison. La plupart des bateaux sont déjà partis, tandis que d’autres retournent aux Marquises en prévision de la saison cyclonique. Nous, nous ne savons pas encore ! Nous allons avoir du monde à bord jusqu’à début décembre, début de la période propice à la formation des phénomènes. C’est pourquoi nous hésitons encore quant à la suite de notre voyage : Nouvelle Zélande, Polynésie jusqu’en avril ou direct Nouvelle Calédonie ? Le retour sur le « caillou » signifierait que nous pourrions être à Nouméa fin décembre, cinq ans et demi après l’avoir quitté ! Cette option allie la satisfaction d’un accomplissement à l’aspiration de continuer à tourner autour de notre belle planète. Les deux autres retardent juste l’échéance et je suis consciente que dans tous les cas, l’épilogue est imminent !
En attendant, nous profitons simplement du moment présent, de cet échange plein de sincérité avec Valentine et Gaston. Ils vivent ici depuis toujours, ici c’est entre Fakarava, où le tourisme leur procure une source de revenus et ce petit bout de terre où ils mènent une vie autonome avec leurs ruches, leurs cochons et leurs poules. Les bateaux de passages sont aussi un moyen pour eux de subvenir à leurs besoins. Ils leurs proposent des repas authentiques composés de pêche du jour et de noix de coco, mais cette fois ci, c’est nous qui leur apportons le repas pour le plaisir de passer du temps avec eux, de discuter. Sans qu’aucun attende un retour de l’autre, la vie est simple. Valentine vient de m’offrir une perle noire. Je me fais un plaisir de lui coudre ses nappes et ses rideaux. Gaston nous raconte son expérience poignante de la perte de son bateau l’année dernière, une mésaventure qui aurait pu lui coûter la vie ! Dans de fortes conditions, une vague l’a violement éjecté de son canot, le laissant sur place et l’obligeant à nager de nuit pendant sept longues heures. Cette anecdote fait froid dans le dos, comme la tragique histoire de Laurent Bourgnon, disparu ici, à Toau le 24 juin 2015. Une stèle en souvenir de ce grand navigateur, nous fait méditer sur notre vulnérabilité ! Face aux éléments, pas de plus valeureux, de plus courageux, de plus aguerris, la nature aura toujours le dernier mot ! Alors cette nature, on la vénère, on la protège, et on se régale à l’observer, à contempler tous les être qui la compose, sur terre comme sous l’eau !
Ce qui fait l’attraction de Rangiroa, c’est sa passe réputée pour ses dauphins. Ils viennent y jouer dans le courant. Nous l’avons atteint sans difficulté au bout d’une vingtaine d’heures depuis notre dernière escale. Dans l’eau un peu trouble, à la dérive, on distingue une quantité folle de requins gris. Ils tapissent le fond en quête probable de nourriture. Moins actifs sont les requins nourrices : trois énormes se laissent filmer sans broncher !
Notre prochaine mission : rejoindre Tokeau avant la nuit : 43 milles…
Notre partenaire SVB: http://svb-marine.fr/
